Dans le cadre de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, l’Etat a fixé un objectif de 240.000 personnes en parcours d’insertion en 2022, contre 140.000 en 2017. L’insertion par l’activité économique (IAE) permet aux personnes les plus éloignées de l’emploi de renforcer leur employabilité en intégrant des parcours mêlant mise en situation de travail et accompagnement socioprofessionnel individualisé.
WeTechCare, qui développe des projets d’inclusion numérique à destination de l’IAE, partage les conclusions du Pacte d’Ambition pour l’IAE préconisant d’assurer l’accès aux compétences digitales de base à toute personne en parcours d’insertion. Cette étude dresse un état des lieux de la numérisation des structures de l’IAE (SIAE), une étape indispensable pour pouvoir accompagner les salariés en parcours d’insertion, sur le numérique.
Une étude sur la numérisation des structures de l’insertion par l’activité économique
De quels équipements les structures sont-elles dotées ? Avec quels outils numériques travaillent les salariés permanents ? Quelles sont les compétences et appétences numériques des équipes ? Réalisée début 2021 en partenariat avec Capgemini Invent, cette étude apporte un éclairage sur le niveau de numérisation des structures de l’IAE. L’enquête conduite auprès de 84 structures révèle que les SIAE ont pris le virage du numérique, portées par des directions et des équipes convaincues de son utilité pour la structure. Cette dynamique de numérisation peut encore être renforcée et structurée afin de créer un environnement propice à l’acquisition des compétences numériques de base pour les salariés en insertion.
« Le confinement a permis de prendre conscience de l’enjeu. Nous savons que nous allons être obligés de faire par le numérique, mais ça prend du temps. »
Une dynamique portée par des équipes volontaires, qui peut être renforcée et structurée
Une large majorité des SIAE interrogées a entamé une démarche de numérisation : 70% des structures estiment disposer de suffisamment d’équipement, 82% travaillent avec des logiciels informatiques, et 98% ont numérisé tout ou une partie des processus (ex : recrutement de salariés, gestion de l’activité commerciale…). Le premier confinement est venu accélérer ce phénomène. Certaines SIAE ont pu mettre en place des outils de visioconférence et des outils de communication à distance avec les salariés en insertion, comme par exemple des groupes WhatsApp. Une Directrice d’ACI (Ateliers et Chantiers d’Insertion) explique que « Le confinement a permis de prendre conscience de l’enjeu. Nous savons que nous allons être obligés de faire par le numérique, mais ça prend du temps ».
En effet, la numérisation des activités concerne encore principalement les fonctions de direction. Conscientes des gains supplémentaires qu’elles pourraient réaliser en acculturant toute la structure au numérique, les SIAE affichent une volonté d’aller plus loin. Elles souhaitent être davantage équipées et outillées, et former l’ensemble des équipes pour que les écarts de niveaux sur les compétences numériques se résorbent.
« Les permanents doivent être à l’aise avec le numérique pour pouvoir accompagner les salariés en parcours et ne pas découvrir en même temps qu’eux. »
Une étape indispensable pour permettre l’inclusion numérique des salariés en parcours
Bien que le numérique soit de plus en plus déployé au niveau organisationnel, il est encore très peu déployé auprès des salariés en parcours, dans un objectif d’insertion. La numérisation des SIAE apparaît comme un prérequis pour accompagner les personnes en parcours vers l’inclusion numérique. Cependant, comme le souligne un Directeur d’ETTI (Entreprise de Travail Temporaire d’Insertion), « Les permanents doivent être à l’aise avec le numérique pour pouvoir accompagner les salariés en parcours et ne pas découvrir en même temps qu’eux ». Ce mouvement doit donc être accompagné d’une sensibilisation des salariés permanents à l’intérêt du numérique comme vecteur d’autonomisation des salariés en parcours. Les équipes doivent également être formées afin de pouvoir se positionner en « ambassadeurs du numérique » auprès des personnes en parcours.